Édition 2023

Rassembler, représenter, incarner

Découvrez la rencontre dédiée aux enjeux des représentations dans le cinéma, organisée en partenariat avec le Lab Femmes de Cinéma, autour de Judith Davis (actrice, réalisatrice et scénariste), Thomas Lilti (médecin, réalisateur et scénariste), Sophie Marie Larouy (actrice, comédienne et humoriste) et Harold Valentin (producteur et membre du collectif 50/50). Cette discussion est modérée par Fabienne Silvestre, co-fondatrice des Arcs Film Festival et du Lab Femmes de Cinéma.

 

Faut-il représenter les difficultés additionnées d’un personnage comme celui d’Alice Belaïdi dans la série Hippocrate, fille d’immigrés et femme dans un milieu d’hommes, ou faut-il ne pas en faire un sujet en soi ? Peut-on en créant une fiction avec des personnages féminins, racisés grimpant les échelons de la hiérarchie naturellement changer les regards et la société pour que les discriminations cessent ? Judith Davis croit en la possibilité des récits de changer la société, Thomas Lilti lui dit qu’en tant que blancs ça serait davantage aux premiers concernés (des équipe d’écritures et de tournage avec davantage de mixité sociale et de genre) de déterminer s’il s’agit ou non d’un sujet en soi vu qu’ils expérimentent tous les jours ces discriminations.

Pour Harold Valentin, l’important est d’être conscient des choix que l’on fait : par exemple dans le milieu de l’hôpital qui est le décor d’Hippocrate, où se jouent déjà des rapports de pouvoir forts, il semble cohérent d’aborder les rapports de force plus individuels liés à des discriminations, et de ne pas en faire abstraction. Le but n’est en tout cas pas de faire du shaming mais de la prise de conscience : chacun est libre de faire ce qu’il veut, mais en connaissance de cause, en n’étant pas snob, en n’enfermant pas certains acteurs dans des rôles par exemple. Le Lab rejoint ces vues, l’association ayant un rôle de sensibilisation sur les questions de parité.

Sophie Marie Larrouy s’agace en tant qu’autrice des stéréotypes répandus par certains décideurs, qui ne correspondent pas à la réalité mais reviennent souvent, notamment à propos de personnages issus de la diversité : s’il s’agit d’une lesbienne, elle aurait des problèmes de coming-out, s’il s’agit d’un personnage pauvre, c’est forcément un traitement triste, il/elle est gros·se…

Ken Loach, The Full Monty, Pride, Sydney Lumet, Tout simplement noir, Les Misérables, Party Girl, Nanni Moretti, Fish Tank, Divines, Chewing-gum ou Transparent sont cités comme autant d’inspirations ou de sources de réflexion par les invités concernant l’engagement et la représentativité. Le point fort de la série Transparent pour Harold Valentin c’est justement de ne pas s’enfermer dans son sujet, ici la transidentité, comme des séries comme Euphoria, mais de montrer la vie : du rêve, du drame mais aussi de la rigolade. Cette diversité de tons et de sujets permet de sortir d’une forme de discours mortifère pour la création artistique pour toucher la diversité de la vie elle-même.

 

 

 

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