Édition 2023

S’engager

Découvrez la rencontre dédiée à l'engagement, autour de Gaël Faure (chanteur, musicien, poète), Cédric Kahn (réalisateur, scénariste et acteur), Noël Mamère (ancien journaliste, politique) et Félix Radu (comédien et auteur). Cette discussion est modérée par Camille Etienne, militante et porte-parole du mouvement On Est Prêt.

 

Pour Gaël Faure, l’engagement, c’est un ensemble de réflexions qu'ila construit sur plus de 15 ans dans le milieu musical, qui manque selon lui d’engagement. Lui a cette étiquette d’artiste engagé mais ne le revendique pas. Cédric Kahn, lui ne se considère pas comme engagé et se demande sur quoi repose l’engagement : sur l’action, sur le temps qu’on consacre à une cause ? Il s’engage ponctuellement dans des causes et transmet certaines idées dans ses films mais se considère avant tout comme un observateur, il n’a pas l’abnégation qu’il associe à l’engagement.

Le rapport à la terre est au cœur de l’engagement de la plupart des invités : pour Camille Etienne, son militantisme a commencé à son arrivée à Paris : venant des montagnes savoyardes, elle s’est rendue compte du manque de sensibilisation de son nouvel entourage quant aux conséquences concrètes du réchauffement climatique (par exemple la disparition des neiges éternelles). Pour Gaël Faure, il s’agit d’un retour concret à la campagne, de Paris à la Drôme. Noel Mamère ajoute que ce retour à la terre dépend de l’intention « si c’est un citadin qui vient se coller sur un tissu qui existe déjà et auquel il ne comprend pas grand chose, ça créé des problèmes » (procès pour des chants de coq), il n’y a alors pas d’intégration, ce n’est pas le retour à la terre qu’entendait la génération 1968 qui constituait à créer des éco-lieux.

Pour s’engager, faut-il être courageux ? Pour Félix Radu, oui mais pas que : il faut être fort mais surtout intelligent, et aussi sensible, ce qui permet un art engagé, pour rallier le plus de gens à la cause défendue. Gaël Faure souligne la difficulté d’allier engagement et indulgence, le militantisme passant souvent par une phase de colère. Cette étape est normale, et même importante pour Camille Etienne puisqu’il s’agit d’une des étapes d’un processus de deuil : celui d’un ancien monde et d’un ancien récit, celui du capitalisme qui ne fonctionne plus aujourd’hui. Cédric Kahn s’interroge dans quelle mesure l’écologie exclue totalement le capitalisme ou si les deux peuvent être encore conciliables.

Aujourd’hui, la majorité de la population est au courant des problèmes climatiques : le problème ne vient pas d’une désinformation mais comme le dit Félix Radu, il faut maintenant pousser ce message de la tête vers le cœur pour susciter de l’empathie, donner envie aux gens de changer leurs habitudes, de prendre des décisions écologiques concrètes, et les récits et les artistes peuvent jouer à ce niveau. Pour Gaël Faure, il s’agit d’un certain poids mis sur les épaules des artistes. Pour Noel Mamère, on pense à tort que les gens ne sont pas prêts, mais les sociétés sont plus en avance que les politiques, qui ne fonctionnent qu'à court terme.

 

 

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